Sénégal, le Train Est en Retard, nous aussi!
Comme vous le savez, le TER a été inauguré "symboliquement", et en grande pompe, le 14 janvier 2019. Toutefois, étant à quai depuis lors, il est en retard. Moi aussi d'ailleurs, mais d'une quinzaine de jours seulement. Après tout, je n'avais aucune raison de célébrer ce premier anniversaire alors que le Train Express Régional fait preuve d'une déconcertante immobilité. Pourtant, au même âge, les bébés crapahutent sous le regard admiratif des parents. Comme les géniteurs d'un enfant présentant des difficultés, nous pourrions être patients et compréhensifs, en dépit des désagréments causés par les travaux visant à le mettre sur les rails. Mais, il y a trop de chantiers en cours. Dakar et la banlieue étouffent.
On construit des ponts, on installe des voies de circulation pour le TER et le BRT (Bus Rapid Transit), on prolonge des routes et que sais-je encore. Pelleteuses et camions lancés sur des pistes poussiéreuses, où nids d'éléphant et ferraille rouillée se disputent la place, pourraient avoir raison de nous.
Avoir des projets, c'est bon pour le pays et pour le moral. Les inaugurer, c'est bien; les boucler, c'est mieux. On nous dit qu'il y a des "imprévus" et que les "défis à relever sont difficiles". Ces explications me laissent sur ma faim.
Tout travailleur averti sait que la mise en œuvre d'un projet nécessite, entre autres, la planification des actions, dans un temps déterminé, et l'identification des facteurs de risques ainsi que des mesures préventives et correctives. En outre, un défi sans difficultés est tout sauf un défi. Dès lors qu'un État décide d'entamer plusieurs chantiers, il devrait s'assurer que les conditions de leur achèvement, dans les temps et en toute sécurité, soient réunies.
Quand le Train Est en Retard, nous le sommes tous!