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economie

2023 au Sénégal, l'année de tous les dangers?

Publié le par Cécile Sow

Quand l'année tire à sa fin, on se projette dans un futur que l'on espère meilleur que ce passé récent dont il restera des souvenirs agréables ou pas. Décembre est un mois particulier. Il est celui des résolutions, pas toujours sincères mais réconfortantes. Se donner bonne conscience, pour partir du bon pied au matin du 1er janvier, est un exercice agréable. Facile à faire, difficile à résoudre. Les équations du quotidien -enfouies durant les fêtes dans un coin de nos têtes- reviennent toujours assombrir le tableau. Ce qui vaut pour nous, vaut pour notre pays.

Le 1er janvier prochain, ne serait-il pas merveilleux d'ouvrir les yeux sur un Sénégal apaisé, réconcilié, libéré de ses démons? Oui, mais je ne crois pas à ce genre de miracle. Les casseroles de la dernière décennie sont en équilibre sur des charbons ardents et la perspective des élections présidentielles de 2024 continue de faire grimper dangereusement le thermomètre. En ajoutant la vie chère et la pauvreté, les dysfonctionnements récurrents dans des secteurs sensibles comme la santé, l'éducation, l'habitat, la justice, etc., on obtient une soupe à la grimace explosive. En 2023, il va falloir rafraîchir les esprits surchauffés et éviter les débordements. C'est à dire, jouer la carte de l'apaisement au lieu de celles du jaay doole, du def'ante et du maa tey. Il est temps de mettre un frein à l'intimidation, à l'usage abusif de la force et à la promotion du je-m'en-foutisme. Il y va de notre avenir commun.

Le Sénégal n'est pas un pays en guerre, mais nous n'y sommes plus en paix. Tous les jours, nous faisons face à la violence verbale, morale, physique. Les tensions, entre un pouvoir frileux, parfois répressif, et une opposition plutôt va-t-en-guerre, n'en sont pas la seule cause. Autour de nous, la violence atteint désormais des proportions effroyables. Elle se voit, elle s'entend, elle se vit. Nous la subissons au quotidien, de manière plus ou moins grave. La liste des horreurs est interminable. Des enfants exploités, torturés, même tués par des maîtres coraniques censés leur inculquer la foi en Dieu, l'amour et le pardon; d'autres maltraités, abandonnés, dans des endroits immondes, par des mères déboussolées, des coépouses haineuses; des femmes bastonnées, violées, tuées par leurs compagnons, leurs époux; des malades mentaux lynchés. Même dans les cimetières, nos morts ne sont plus à l'abri de cette sauvagerie. On s'émeut vite fait, puis on passe à autre chose: la politique! Encore et toujours. Puisqu'elle est placée, malgré nous, au début et à la fin de tout, les politiciens -hommes et femmes ensemble- devraient s'engager dans la lutte contre la violence. Contre toutes les formes de violence.

Nous vivons dans une société dont les fondements s'estompent au fil du temps et des ignominies. La méfiance gagne du terrain et nous pousse à nous regarder en chien de faïence, à nous comporter en ennemi. A ce rythme, le Sénégal risque de devenir ingouvernable. Ces acteurs politiques, prompts à crier, menacer, taper en sont-ils conscients? Les scènes surréalistes qui se déroulent à l'Assemblée nationale, depuis l'installation mouvementée de la 14ème législature, peuvent également nous conforter dans l'idée d'une dégradation flagrante de la situation générale. Au lieu de représenter, avec dignité, un peuple qui ne demande qu'à vivre dans un environnement stable et sain, propice à son épanouissement, certains députés se donnent en spectacle de la pire des manières. Urne, micro, perruque, chaussure volent pendant que pleuvent gifles et coups de pied, devant les caméras et sous le regard incrédule de leurs concitoyens. Bien que cela ne laisse personne indifférent, nous constatons que des actes condamnés par les uns sont glorifiés par les autres. Cette bizarrerie provient d'une partialité totalement assumée par plusieurs personnes. Pourtant, la loi de la proximité politique (ou du genre) ne devrait jamais prévaloir sur nos lois tout court. Cela est d'autant plus dangereux que la relation de confiance entre de nombreux Sénégalais et les institutions judiciaires est déjà bien fragile. Si chaque citoyen devait rendre la justice selon ses affinités, croyances, etc., ni la nation ni la république ne survivraient. Nous en sommes presque là.

Tandis que 2023 pointe à l'horizon, on pressent une année difficile, sur tous les plans. Que l'on tienne compte ou pas de la conjoncture mondiale ainsi que de l'instabilité et de l'insécurité dans la sous-région-ouest-africaine, le pays de la Teranga, déjà fragilisé par plusieurs secousses, pourrait trembler de nouveau. Depuis les évènements du mois de mars 2021, le Sénégal n'est plus le même. Les Sénégalais non plus. Et, ces violences inédites n'étaient pas uniquement l'expression d'un soutien populaire inconditionnel à Ousmane Sonko. Elles étaient aussi la conséquence d'une colère devenue insupportable pour beaucoup de nos compatriotes, victimes de leurs espoirs déçus.  

Depuis la première alternance, survenue en 2000, les élections présidentielles sont encore plus perçues comme un rendez-vous crucial, synonyme de rupture ou de continuité, selon la préférence de chacun. Les populations, les électeurs notamment, les attendent avec impatience. Ces derniers votent pour la plupart avec conviction, puis accueillent les résultats avec un sentiment de devoir accompli, même lorsque leur candidat a été évincé. Jusqu'à présent la sagesse populaire l'a emporté et le Sénégal a été épargné par les longs et sanglants conflits électoraux que l'on a vus ailleurs. En sera-t-il de même en 2024? Tout dépendra de 2023.

L'État ainsi que les dirigeants politiques, en particulier ceux qui ont des ambitions présidentielles, ont aujourd'hui la responsabilité de définir leurs priorités, en tenant compte de l'état d'esprit des populations ainsi que du climat général tendu. En 2023, il va falloir mettre le doigt sur nos problèmes de comportement et apprendre à respecter les règles de vie en société comme celles du jeu démocratique, entre autres. La quête du pouvoir n'est pas une compétition ordinaire. Les humains ne sont pas des pions que l'on abat et que l'on relève. Ils valent plus que le prestige tiré d'une position sur l'échiquier politique national ou d'une fonction au cœur de l'État ou de ses démembrements. La vie des Sénégalais est précieuse. Une partie qui se termine avec des blessés, des morts et des dégâts matériels inestimables, dont les populations seront les premières à souffrir, ça ne doit pas exister.

 

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A bas les "pensées uniques"...

Publié le par Cécile Sow

De nos jours, dès que l'on entend parler de la "pensée unique", on replonge immédiatement dans les années sombres de certaines dictatures sanglantes d'Afrique ou d'ailleurs. On imagine, avec effroi, ces prisonniers d'opinion torturés, mutilés, assassinés pour avoir défié des règles dictées par un chef autoritaire et ses sbires. Des images vite chassées de nos esprits, souvent occupés à refaire le monde via les réseaux sociaux. Si les arrestations arbitraires et surtout les exécutions sommaires ont presque disparu, nous ne sommes pas pour autant protégés des abus commis par des dictateurs d'un genre nouveau. Ces derniers, apprentis ou confirmés, sévissent sur la Toile. 

Rares sont celles et ceux qui n'ont jamais été victimes de ces justiciers-moralisateurs, agissant à visage découvert ou planqués derrière leurs claviers, pour imposer, par tous les moyens, une manière de penser, de parler, de se vêtir, de se comporter, de se nourrir... Bref, de vivre. Méthode douce passant par la sensibilisation ou forte avec injures et menaces. Dans les deux cas, le constat est le même: les partisans des "pensées uniques" sont légion!

Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux pour réaliser que tout sans exception est sujet à polémique, ce qui en soi n'est pas un problème. En revanche, quand tout devient susceptible de déclencher une avalanche d'insanités pour humilier l'autre et le faire plier, c'est inacceptable.

A la lecture de ce texte, certains diront que tout est relatif, que ce qui est un manque de respect ou une injure pour l'un ne l'est pas pour l'autre, que la liberté d'expression donne le droit de dire ce qu'on veut, même quand les conséquences sont tragiques (repli sur soi, dépressions, expéditions punitives...). A ceux-là, je réponds que "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres". Ce que chacun est libre de dire ou de faire dans son cercle, il n'est pas libre de le dire ou de le faire chez les autres, qu'ils soient ouverts, compréhensifs et tolérants ou pas. J'ajoute que -sauf cas de force majeure?!- éviter d'infliger à autrui  ce que l'on ne veut pas avoir à subir relève du simple bon sens.

Nous sommes tous différents et appelés à nous côtoyer, même si ça nous déplaît. Sauf peut-être celles et ceux qui décident de vivre en vase clos avec leurs semblables, supposés ou avérés...

Pour en revenir à ces nouveaux dictateurs, adeptes de l'insulte ou du baston, n'est-il pas temps de leur dire que le dialogue est source de paix et d'enrichissement mutuel? Privilégions-le sans a priori douteux car les conclusions tirées à la hâte sont souvent source d'incompréhension et de division. En outre, à force de vouloir exister, beaucoup ont tendance à s'emballer, faisant ainsi d'un grain de sable une montagne, qui de toute façon subira la loi des réseaux sociaux. Le principe du buzz, c'est d'être éphémère. Par contre, les effets du buzz, positifs ou négatifs, sont incalculables et durables.

Le terrorisme intellectuel nourrit les frustrations et les haines. Notre monde est désormais habité par des extrémistes de toutes sortes qui n'hésitent pas à devenir violents pour être entendus et suivis. J'ose espérer que cela changera un jour.

Je prêche, sans doute, dans le désert, mais ce n'est pas une raison pour me taire. Surtout quand on sait que de nos jours, au Sénégal, beaucoup de personnes avisées refusent de participer au débat public pour éviter des attaques virulentes contre elles voire contre leurs proches. Il faut dire que de nombreux Sénégalais sont prompts à prendre des raccourcis pour dénigrer quiconque prend la parole, quel que soit le sujet. Quelques exemples:

- Vous saluez un acte posé par le chef de l'Etat ou son gouvernement: vous cherchez un poste ou vous êtes un opportuniste incompétent qui mange dans le râtelier du pouvoir;

- Vous soutenez l'opposition: vous faites du boucan pour être embarqué dans le navire présidentiel, vous êtes instrumentalisé par une obscure puissance ennemie du Sénégal et de ses valeurs;

- Vous êtes féministe: vous êtes frustrée car vous n'avez pas trouvé l'homme de votre vie ou vous êtes une complexée doublée d'une lesbienne;

- Vous dénoncez le harcèlement sexuel: vous êtes moche et en colère parce que les hommes ne vous draguent pas;

- Vous dénoncez les excès de certains groupes religieux ou la mendicité des talibés (élèves des écoles coraniques): vous êtes un disciple de Satan, un franc-maçon;

- Vous êtes opposé à la discrimination ou à l'emprisonnement des homosexuels: vous êtes un ennemi de Dieu et un pervers porte-malheur;

- Vous refusez de faire l'apologie de l'homosexualité: vous êtes homophobe ou un homosexuel refoulé;

- Vous vous interrogez sur l'opportunité du remplacement du franc CFA par l'Eco: vous êtes un aliéné mental au service de la France, esclavagiste et pilleuse de ressources;

- ...

Cette liste, non-exhaustive, peut paraître caricaturale. Sachez que ces clichés ne sont pas le fruit de ma réflexion; ce sont plutôt des appréciations piochées çà et là.

Si pendant des décennies, des pionniers ont sacrifié leur liberté et risqué leur vie pour que le monde change et évolue dans un sens propice à l'épanouissement de tous, je suppose que ce n'est pas pour qu'aujourd'hui la liberté d'expression -ce bien précieux!- soit mise au service de la division et de la haine. Respecter les opinions et les choix des autres, c'est faire un bon usage de la liberté d'expression. Peut-être suis-je un jour tombée dans les travers que je dénonce aujourd'hui? Le cas échéant, je prie mes lecteurs de m'en excuser.

A bas les pensées uniques!

 

 

 

 

 

 

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Dire la vérité est un devoir

Publié le par Cécile Sow

Il y a quelques années, au cours d'une discussion avec un homme politique, ayant une ambition présidentielle affirmée, je me souviens lui avoir dit: "de nos jours, il faut dire la vérité aux électeurs car les promesses de campagne mirobolantes constituent un risque pour le pouvoir". Dépité, il me répond: "Cécile, tu es folle!". Fin de l'échange; je demande la route et retourne vaquer à mes (saines) occupations... Cet épisode est représentatif de l'état d'esprit de nombre d'acteurs politiques au pouvoir ou aspirant à occuper le fauteuil présidentiel.

Au 21ème siècle, dans un monde où l'information circule à la vitesse grand V, où les vrais journalistes et les personnes animées de bonnes intentions se battent, à chaque instant, contre la rumeur et les fake news, je n'admets pas que des dirigeants s'adonnent à la manipulation et à la démagogie. C'est irrespectueux pour les populations et dangereux pour tous.

Que l'on soit dans l'opposition ou au pouvoir, il faut savoir dire la vérité.

Des promesses non tenues, en particulier quand elles concernent l'amélioration des conditions et du niveau de vie des gens, la bonne gouvernance et le respect de la constitution (qui ne devrait être modifiée que pour renforcer la démocratie, faut-il le rappeler?), sont sources de tension voire de déstabilisation. Sur ce plan, les dernières années sont édifiantes. Combien de dirigeants, bien ou mal élus, ont-ils été emportés par la rue quand les urnes auraient suffi à faire le boulot pacifiquement?

Au moment où la Covid-19 continue de remettre en cause nombre de convictions, de principes et de politiques économiques, sanitaires ou sociales, la soif de vérité devient de plus en plus dure à supporter.

Aujourd'hui, nous sommes très nombreux à en avoir assez de ces interminables polémiques sur la pertinence des mesures prises dans la lutte contre la pandémie et surtout sur l'efficacité ou la dangerosité de l'hydroxychloroquine. S'il est vrai que depuis des siècles, la science, les savants et les chercheurs (dans toutes les disciplines) ont toujours été l'objet d'admiration ou de contestation, il me semble que les moyens techniques et technologiques, disponibles de nos jours, permettent de savoir avec exactitude ce qui est vrai ou faux. L'Organisation mondiale de la santé, notamment, doit arrêter de nous faire valser. Si elle ne maîtrise pas son sujet, qu'elle rende le tablier. Et d'ailleurs, quoi qu'elle dise, aujourd'hui les guérisons notées sont un bon indicateur de l'efficacité des traitements. Cela dit, sur ce point, je cède la parole aux professionnels de la santé, mieux outillés que moi pour interpréter les données...

Nous sommes également nombreux à trembler devant les engagements pris par certains gouvernements pour, soutiennent-ils, faire face aux effets de la pandémie, plus ou moins dévastateurs, selon les pays. S'il est vrai que les Etats ont un devoir de protection vis à vis des populations, ils ont aussi un devoir de vérité.

Dans un pays comme le Sénégal, où des chefs de famille et leurs proches peuvent rester des mois sans tenir dans la main un billet de 10 000 F CFA; des semaines sans manger de la viande, de la volaille ou du poisson frais; des jours sans avoir autre chose à avaler que du kinkeliba et un morceau de pain ou une bouillie de mil, cette pluie de milliards déclenchée par les autorités m’effraie.  

L'Etat a le devoir de nous dire la vérité.

Les innombrables dysfonctionnements notés dans la gestion des deniers publics (ou dans le privé) et révélés au cours des dernières années, aussi bien par des organes officiels de contrôle que par la presse, n'augurent rien de bon quant à la gestion des 1000 milliards injectés dans le fonds de riposte et de solidarité Covid-19. Le flou autour de la répartition, l'attribution et l'utilisation des fonds non plus. Chaque milliard annoncé suscite de l'espoir chez les uns et réveille des appétits chez les autres. Par conséquent, en plus de dire la vérité, les dirigeants ont l'obligation d'agir dans une totale transparence.

Savoir dire la vérité est primordial.

Même lorsqu'elle fait peur, la vérité permet d'appréhender les situations les plus complexes et de chercher puis de trouver des façons d'y faire face. Cette lucidité devient le moteur de l'action individuelle et collective.

Les dirigeants ne sont pas les seuls à devoir dire la vérité.

A la maison, à l'école, au travail, partout, la vérité doit être présente. Même si elle fait mal, la vérité doit permettre la remise en question et le dépassement. D'ailleurs, le plus souvent, ce n'est pas la vérité qui blesse, mais les mots et le ton utilisés ainsi que le contexte dans lequel elle est dite.

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Sénégal, une pluie de milliards pour éteindre le brasier...

Publié le par Cécile Sow

Alors que l'hivernage approche, la diffusion régulière, par la météo gouvernementale, de bulletins annonçant des pluies de milliards, pourrait donner l'espoir de lendemains meilleurs. Pourtant, au lieu de barboter, insouciants, dans cette mer d'engagements, nombre de Sénégalais font preuve de circonspection. 

 

Ces précipitations, d'un genre particulier, ayant suivi l'apparition de la Covid-19, ainsi que l'assouplissement des mesures imposées dans le cadre de la lutte contre la maladie au Sénégal, ont le mérite d'avoir apaisé certains esprits, après des journées et des soirées mouvementées, à travers le pays. Mais tout n'est pas gagné. 

 

Début avril, le Président de la République avait annoncé la mise en place d'un fonds de riposte et de solidarité de 1000 milliards de francs CFA, pour lutter contre les effets de la crise sanitaire. A ce jour, 400 milliards proviennent du budget national (établi à 3573 milliards pour l'année 2020) et 600 des bailleurs de fonds.

 

Ainsi, grâce ou à cause du coronavirus (l'avenir nous édifiera!), des centaines milliards ont été promis à plusieurs secteurs pour leur permettre de surmonter leurs difficultés. Si l'on s'en réfère aux différentes interventions du Président Macky Sall, depuis le 23 mars 2020, ont été alloués: 100 milliards pour les domaines considérés comme les plus touchés (agriculture, transport, hôtellerie), 200 pour "les entreprises affectées", 302 "pour le paiement de la dette de l'État auprès de ses fournisseurs", 69 pour les aides alimentaires, 15,5 pour les factures d'eau et d'électricité, 12,5 pour la diaspora, 3 pour les arts et la culture, etc. 

 

Quand la pluie tombe, que le tonnerre gronde et que les éclairs traversent le ciel, la foudre n'est pas loin. Cela est aussi vrai quand il pleut des milliards. L'État a tout intérêt à prendre des dispositions convaincantes pour garantir une utilisation appropriée de ces ressources. Celles-ci ne devraient pas alimenter de nouvelles polémiques ou, pire, réveiller la colère des citoyens à cran.

 

La sagesse voudrait que personne n'allume plus le feu...

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1er mai 2020, Fête du travail ... et des trouvailles!

Publié le par Cécile Sow

Dans le langage courant, le mot "trouvaille" a quelque chose de péjoratif. La plupart du temps, nous l'utilisons pour tourner en dérision une idée, une proposition ou une solution jugée peu crédible voire fantaisiste. Pourtant, dans plusieurs dictionnaires, "trouvaille" fait référence à une "découverte heureuse". Si l'on s'en tient à une telle définition, il est permis de souhaiter que cette année, la Fête du Travail soit aussi celle des trouvailles. 

 

Au Sénégal, ce 1er mai 2020 sera comme aucun autre auparavant. Les traditionnelles parades, à la fois gaies et guerrières, et la cérémonie de remise des cahiers de doléances, au palais de la République, n'auront pas lieu. Toutefois, pour marquer l'évènement, certains syndicats ont opté pour une célébration, en ligne, sur les réseaux sociaux.

 

Au Sénégal, comme dans plusieurs autres pays africains, les travailleurs du secteur informel sont largement majoritaires. Selon l'enquête régionale intégrée sur l'emploi et le secteur informel (ERI-ESI) de l'Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), publiée en 2019, ils représentent 96% des personnes actives. Mais, contrairement à leurs collègues du secteur formel, ils ne bénéficient ni de la sécurité sociale ni des assurances maladie et retraite. 

 

Au moment où États, gouvernements et employeurs, des secteurs public et privé, notamment, sont appelés à se creuser les méninges pour sauver des millions d'emplois à travers le monde, mes pensées vont également aux centaines de milliers de Sénégalais (dont 45% sont des femmes) évoluant dans l'informel. Bien que la majorité ne paie ni taxes ni impôts, ces derniers ne devraient pas être les oubliés de la crise.

 

Depuis l'instauration de l'état d'urgence, du couvre-feu et d'une batterie de mesures sanitaires, beaucoup ne voient même plus le diable pour lui tirer la queue. Déjà privés de couverture sociale et d'autres avantages, propres aux entreprises et organisations légalement constituées, comment peuvent-ils faire face quand les mesures d'accompagnement de l'État sont essentiellement destinées au secteur formel? 

 

Dans un pays qui se veut émergent, tous les travailleurs devraient bénéficier de la même attention et des mêmes droits, dans l'exercice de leur métier, ou devant les tribunaux, en cas de contentieux. Pour y arriver, il faudrait mettre de l'ordre dans plusieurs secteurs d'activités. D'ailleurs, la gouvernance et les finances s'en porteraient sans doute mieux... 

 

La pandémie du Covid-19 est une occasion de remettre les pendules à l'heure. Il va donc falloir faire preuve de courage, de lucidité et avoir beaucoup d'imagination. 

 

Pourvu que cette Fête du travail soit aussi celle des trouvailles. 

 

Bonne fête à toutes et à tous!

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Le Covid-19 est dans l'arène, frappons "un coup KO"!

Publié le par Cécile Sow

 

"Un coup KO" est une expression courante dans les milieux politiques en Afrique francophone. Elle surgit surtout en temps de guerre électorale. Face au Covid-19, qui a fait irruption dans nos vies, il me semble opportun et justifié de l'exhumer. 

 

"Un coup KO" est le programme autour duquel l'humanité est appelée à s'unir. Il consiste à respecter, à la lettre, les recommandations visant à nous protéger de la maladie. Nous qui avons accès à l'information, nous les connaissons. Elles sont les mêmes pour tous. Mais il est impératif que toutes les franges de la population soient averties. Faisons sonner nos téléphones jusque dans les localités les plus reculées où se réfugient des malades déboussolés! Pour venir à bout de la pandémie, les chaînes de transmission doivent être brisées.

 

Veillons également à ne pas nous laisser embobiner par ces nombreux théoriciens et mystificateurs qui, profitant d'un vent de panique, s'immiscent dans le combat. Leurs messages peuvent être déconcertants ou angoissants, mais surtout dangereux. Il y a un temps pour les pitreries et un autre pour les choses graves. 

 

Au moment où je rédige ces lignes, nous avons des semblables qui poussent leur dernier souffle; il y a des familles séparées et des millions de personnes confinées. Soyons compatissants et responsables car la liste des maux causés par le Covid-19 sera longue. L'économie mondiale et la stabilité de plusieurs pays pâtiront de cette crise sanitaire.

 

Le Covid-19 est venu nous rappeler que l'humanité est composée d'êtres vivants égaux; le virus frappe sans distinction. A l'heure actuelle, même si nous ne savons pas tout, nous sommes conscients de l'essentiel. Les modes de circulation et de transmission sont connus. Le coronavirus est tout, sauf un ennemi invisible. Sans sombrer dans la paranoïa, gardons à l'esprit que chaque humain est un vecteur potentiel de la maladie, mais que nous possédons également le pouvoir de freiner son expansion.

 

La Terre est devenue une arène d'un genre nouveau. La seule option possible est "un coup KO"!

 

 

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La malédiction du pétrole n'existe pas

Publié le par Cécile Sow

 

Je ne crois pas aux malédictions. Encore moins à celle du pétrole. A mon humble avis, la seule malédiction qui puisse être, relève des actes que nous posons, de manière individuelle ou collective, dans la perspective de l'exploitation de cette ressource naturelle. Depuis que des réserves de pétrole, qualifiées de prometteuses, ont été découvertes au Sénégal, chacun y va de son commentaire. Pétrole par-ci, pétrole par-là. En attendant que l'or noir sorte des puits, nous produisons des barils de verbiage. 

 

La méconnaissance de cette activité naissante ouvre la porte à la désinformation et à la spéculation. Quant à la tendance à la présenter comme une panacée, elle est risquée car des espérances déçues peuvent créer des tensions. 

 

De l'extraction du brut aux milliards de francs CFA annoncés, il y a tout un monde à découvrir et à comprendre. Par conséquent, l'État devrait agir constamment dans la plus grande transparence et répondre aux interrogations des Sénégalais. Ces derniers, de même que les investisseurs et partenaires étrangers, en seraient rassurés. 

 

Mon sentiment est que l'exploitation pétrolière ne fera pas de notre pays un enfer, comme ce fut le cas dans certaines nations. Si les règles de bonne gouvernance sont respectées, si des personnes qualifiées sont à la bonne place et si des investissements améliorant significativement la vie des populations sont faits, nous pourrions connaître les joies de "la bénédiction du pétrole". En outre, la préservation de l'environnement, déjà fragilisé par des agressions en tout genre, est primordiale... 

 

Ainsi s'achève le remplissage de ce baril qui se veut utile. Son contenu fera-t-il son petit bonhomme de chemin dans le pipeline du Sénégal aux couleurs de l'émergence?

 

Source: businessnewsafrica.net

 

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Sénégal, le Train Est en Retard, nous aussi!

Publié le par Cécile Sow

 

Comme vous le savez, le TER a été inauguré "symboliquement", et en grande pompe, le 14 janvier 2019. Toutefois, étant à quai depuis lors, il est en retard. Moi aussi d'ailleurs, mais d'une quinzaine de jours seulement. Après tout, je n'avais aucune raison de célébrer ce premier anniversaire alors que le Train Express Régional fait preuve d'une déconcertante immobilité. Pourtant, au même âge, les bébés crapahutent sous le regard admiratif des parents. Comme les géniteurs d'un enfant présentant des difficultés, nous pourrions être patients et compréhensifs, en dépit des désagréments causés par les travaux visant à le mettre sur les rails. Mais, il y a trop de chantiers en cours. Dakar et la banlieue étouffent.

 

On construit des ponts, on installe des voies de circulation pour le TER et le BRT (Bus Rapid Transit), on prolonge des routes et que sais-je encore. Pelleteuses et camions lancés sur des pistes poussiéreuses, où nids d'éléphant et ferraille rouillée se disputent la place, pourraient avoir raison de nous. 

 

Avoir des projets, c'est bon pour le pays et pour le moral. Les inaugurer, c'est bien; les boucler, c'est mieux. On nous dit qu'il y a des "imprévus" et que les "défis à relever sont difficiles". Ces explications me laissent sur ma faim.

 

Tout travailleur averti sait que la mise en œuvre d'un projet nécessite, entre autres, la planification des actions, dans un temps déterminé, et l'identification des facteurs de risques ainsi que des mesures préventives et correctives. En outre, un défi sans difficultés est tout sauf un défi. Dès lors qu'un État décide d'entamer plusieurs chantiers, il devrait s'assurer que les conditions de leur achèvement, dans les temps et en toute sécurité, soient réunies. 

 

Quand le Train Est en Retard, nous le sommes tous!

 

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