Guinée-Les élections ne font pas la Démocratie
Le dimanche 22 mars 2020, les Guinéens étaient appelés aux urnes pour élire leurs députés et se prononcer, par référendum, sur la nouvelle constitution. Dans un contexte autre que celui que nous connaissons, ces joutes électorales pourraient être saluées, voire considérées comme une belle avancée démocratique.
Ce scrutin a été organisé malgré des tensions avec l'opposition -qui l'a boycotté- et des violences politiques récurrentes, ayant fait un nombre incalculable de morts et de blessés. Même le redouté Covid-19 n'a pas réussi à calmer les appétits.
S'il est vrai que la tenue d'élections est un signe de la vitalité d'une démocratie, un scrutin, à lui seul, ne fait pas d'un pays un état démocratique.
Le vote devrait être une occasion pour les citoyens d'exprimer leurs choix de manière libre, en toute sécurité, dans un climat apaisé, en dépit d'inévitables rivalités. Si l'Etat a la responsabilité de créer des conditions propices à la tenue d'élections crédibles et transparentes, l'opposition ou plutôt les opposants ont également le devoir de promouvoir l'entente et la paix.
Il arrive un moment où l'intérêt des populations doit primer sur celui d'un clan ou d'une communauté. La Démocratie n'est pas uniquement une affaire d'élections.