Horreurs sans frontières
Il y a des jours où les mots sont disciplinés. Les uns après les autres, ils se suivent pour composer une phrase, puis deux, puis trois, ... Après des minutes, des heures, des jours, des semaines, des mois ou des années, ils donnent naissance à un texte dont l'auteur se libère.
Et puis, il y en a d'autres où les mots se moquent éperdument de la personne ayant décidé de les manier pour en faire un machin qui sera lu par une poignée de curieux ou plus.
Aujourd'hui, si j'ai du mal à trouver les mots justes pour exprimer mon émotion, c'est à cause de ces scènes ignobles auxquelles nous assistons sans avoir le temps de découvrir le monde sous un jour meilleur.
J'aurais voulu n'avoir jamais vu ce genou sur ce cou. Ni dans une fiction ni dans la réalité.
La mort atroce de George Floyd, filmée puis diffusée à travers le monde, prouve une fois de plus (de trop!) que l'impunité est le berceau de l'horreur perpétuelle. Que ce soit aux Etats-Unis d'Amérique ou ailleurs, la justice doit être tout simplement ... juste et équitable. Au cas contraire, les choses iront de mal en pis.
Au cours des derniers siècles, combien de crimes racistes, perpétrés par des esclavagistes, des membres du Ku Klux Klan, des policiers et des extrémistes en tout genre sont restés impunis? Ni vous ni moi ni personne ne pourraient les dénombrer.
Derrière ces actes haineux et ciblés, il y ne peut y avoir aucune bonne raison.
Mais, les Etats-Unis d'Amérique, qualifiés par certains de "plus grande démocratie du monde", ne détiennent pas la palme de l'horreur. Le malheureux trophée se balade tranquillement, au gré des intérêts des uns et des autres.
Au 21ème siècle, on continue de tuer l'autre parce qu'il défend ses idées, ses droits, sa liberté ou son bien; parce qu'il est juif, chrétien, musulman, athée; parce que sa tête, sa manière de parler, de s'habiller ou de se tenir déplaît; parce que...
Pour stopper ces horreurs sans frontières, j'aurais voulu que les mots soient un indestructible bouclier. Un jour peut-être...