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droits des femmes

Et si c'était une femme...

Publié le par Cécile Sow

Au moment où l'agitation et la confusion, qui se sont installées au cours des trois dernières années, n'en finissent pas de grandir, 18 millions de Sénégalais sont pris dans les nasses de cette politique arborant le plus contestable des costumes: celui de l'insatiable pêcheur en quête perpétuelle d'électeurs. Tandis que les campagnes électorales ne dépendent plus des saisons mais de ces irrépressibles et permanentes envies de se maintenir au pouvoir ou de le conquérir, se libérer des filets, tenus par des dirigeants du régime et de l'opposition, relève de l'exploit. En attendant les élections, avons-nous un choix autre que celui de patienter sous les flots, en dépit de toutes nos préoccupations et urgences, parfois vitales? Pas vraiment! Néanmoins, les permis de rêver ne pouvant être soumis à des restrictions, et puisque c'est dans l'air du temps, je voudrais me livrer à un exercice, périlleux et un peu hasardeux, consistant à imaginer le président que je voudrais voir piloter notre embarcation, puis relâcher toutes ces personnes qui veulent vivre mieux et dans la paix. Et si le capitaine était une femme? À la veille de la Journée internationale des Femmes (ou des Droits des Femmes, selon les pays), il me plaît d'imaginer un tel scénario.

Au risque de vous décevoir, je ne compte pas me lancer dans des affirmations prêtant aux femmes des spécificités qui les rendraient plus aptes que les hommes à réussir dans certains domaines ou à diriger en douceur, dans l'équité et la sérénité. Je ne crois pas qu'il existe des qualités morales ou intellectuelles intrinsèquement liées à un genre. En revanche, je reste convaincue que les parcours individuels déterminent la capacité de chaque être humain à assumer des responsabilités et à exécuter correctement diverses tâches, de son choix ou attribuées par des tiers. Donc ce sont les pratiques discriminatoires à l'encontre des femmes qui doivent être bannies et l'égalité des chances promue.  De ce point de vue, même si ce n'est pas pour demain, l'élection d'une femme à la présidence de la République du Sénégal est possible.

Pour diriger notre pays, je verrais bien une femme honnête et forte. Elle aurait remporté le scrutin présidentiel, à l'issue d'une rude compétition, grâce à un projet global réaliste, pas à cause de séduisantes promesses intenables. Nous l'aurions suivie, pendant des semaines, des mois ou des années, alors qu'elle aurait tenu un langage de vérité. Elle n'aurait pas extrapolé sur sa capacité à opérer des changements significatifs, en faveur de ses concitoyens, quels que soient les sacrifices, individuels ou collectifs, auxquels nous n'aurions pu échapper. Peut-être qu'elle aurait tancé ou diabolisé le pouvoir en place, mais, en échange, elle se serait engagée à ne pas sombrer dans cette sorte d'amnésie commandée, propre aux politiciens et à certains dirigeants, pour qui se renier ou changer de sabador, ou de moussor, c'est pareil. Le pouvoir de cette femme aurait été sa force de caractère et de persuasion, sa capacité à argumenter et à défendre ses idées. Le règne par la peur n'aurait pas été son truc.

Dès le début de son mandat, elle aurait mis en avant les intérêts de la nation au lieu de ceux de son clan, quitte à fâcher les siens. Elle aurait aussi été capable d'essuyer les critiques ou les attaques, des uns et des autres, sans se détourner de ses objectifs, connus des électeurs et du grand public, qui ont parfois besoin qu'on leur rafraîchisse la mémoire. Si, pour une raison ou pour une autre, elle avait mal fait ou échoué, elle aurait mis son orgueil de côté et parlé aux populations, en toute franchise. Avec la participation des institutions, elle aurait créé un nouveau système de gouvernance plus inclusif et plus porté sur l'humain.  Des femmes comme elle, qui ont la tête, les épaules et le cœur qu'il faut pour mener les combats les plus difficiles, existent. Il y en a au Sénégal et ailleurs. Elles sont dans les foyers, les marchés et les rues. Elles sont dans les écoles et les universités, dans les cases de santé et les hôpitaux. Elles sont dans nos entreprises, nos administrations et nos institutions. Elles sont dans les stades et sur les scènes. Des femmes honnêtes et fortes, il y en a beaucoup partout. Il suffit d'ouvrir les yeux. Le 8 mars est le jour où les femmes défendent leurs droits. Ce combat est aussi celui d'hier, d'aujourd'hui et de chaque instant. 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2023 au Sénégal, l'année de tous les dangers?

Publié le par Cécile Sow

Quand l'année tire à sa fin, on se projette dans un futur que l'on espère meilleur que ce passé récent dont il restera des souvenirs agréables ou pas. Décembre est un mois particulier. Il est celui des résolutions, pas toujours sincères mais réconfortantes. Se donner bonne conscience, pour partir du bon pied au matin du 1er janvier, est un exercice agréable. Facile à faire, difficile à résoudre. Les équations du quotidien -enfouies durant les fêtes dans un coin de nos têtes- reviennent toujours assombrir le tableau. Ce qui vaut pour nous, vaut pour notre pays.

Le 1er janvier prochain, ne serait-il pas merveilleux d'ouvrir les yeux sur un Sénégal apaisé, réconcilié, libéré de ses démons? Oui, mais je ne crois pas à ce genre de miracle. Les casseroles de la dernière décennie sont en équilibre sur des charbons ardents et la perspective des élections présidentielles de 2024 continue de faire grimper dangereusement le thermomètre. En ajoutant la vie chère et la pauvreté, les dysfonctionnements récurrents dans des secteurs sensibles comme la santé, l'éducation, l'habitat, la justice, etc., on obtient une soupe à la grimace explosive. En 2023, il va falloir rafraîchir les esprits surchauffés et éviter les débordements. C'est à dire, jouer la carte de l'apaisement au lieu de celles du jaay doole, du def'ante et du maa tey. Il est temps de mettre un frein à l'intimidation, à l'usage abusif de la force et à la promotion du je-m'en-foutisme. Il y va de notre avenir commun.

Le Sénégal n'est pas un pays en guerre, mais nous n'y sommes plus en paix. Tous les jours, nous faisons face à la violence verbale, morale, physique. Les tensions, entre un pouvoir frileux, parfois répressif, et une opposition plutôt va-t-en-guerre, n'en sont pas la seule cause. Autour de nous, la violence atteint désormais des proportions effroyables. Elle se voit, elle s'entend, elle se vit. Nous la subissons au quotidien, de manière plus ou moins grave. La liste des horreurs est interminable. Des enfants exploités, torturés, même tués par des maîtres coraniques censés leur inculquer la foi en Dieu, l'amour et le pardon; d'autres maltraités, abandonnés, dans des endroits immondes, par des mères déboussolées, des coépouses haineuses; des femmes bastonnées, violées, tuées par leurs compagnons, leurs époux; des malades mentaux lynchés. Même dans les cimetières, nos morts ne sont plus à l'abri de cette sauvagerie. On s'émeut vite fait, puis on passe à autre chose: la politique! Encore et toujours. Puisqu'elle est placée, malgré nous, au début et à la fin de tout, les politiciens -hommes et femmes ensemble- devraient s'engager dans la lutte contre la violence. Contre toutes les formes de violence.

Nous vivons dans une société dont les fondements s'estompent au fil du temps et des ignominies. La méfiance gagne du terrain et nous pousse à nous regarder en chien de faïence, à nous comporter en ennemi. A ce rythme, le Sénégal risque de devenir ingouvernable. Ces acteurs politiques, prompts à crier, menacer, taper en sont-ils conscients? Les scènes surréalistes qui se déroulent à l'Assemblée nationale, depuis l'installation mouvementée de la 14ème législature, peuvent également nous conforter dans l'idée d'une dégradation flagrante de la situation générale. Au lieu de représenter, avec dignité, un peuple qui ne demande qu'à vivre dans un environnement stable et sain, propice à son épanouissement, certains députés se donnent en spectacle de la pire des manières. Urne, micro, perruque, chaussure volent pendant que pleuvent gifles et coups de pied, devant les caméras et sous le regard incrédule de leurs concitoyens. Bien que cela ne laisse personne indifférent, nous constatons que des actes condamnés par les uns sont glorifiés par les autres. Cette bizarrerie provient d'une partialité totalement assumée par plusieurs personnes. Pourtant, la loi de la proximité politique (ou du genre) ne devrait jamais prévaloir sur nos lois tout court. Cela est d'autant plus dangereux que la relation de confiance entre de nombreux Sénégalais et les institutions judiciaires est déjà bien fragile. Si chaque citoyen devait rendre la justice selon ses affinités, croyances, etc., ni la nation ni la république ne survivraient. Nous en sommes presque là.

Tandis que 2023 pointe à l'horizon, on pressent une année difficile, sur tous les plans. Que l'on tienne compte ou pas de la conjoncture mondiale ainsi que de l'instabilité et de l'insécurité dans la sous-région-ouest-africaine, le pays de la Teranga, déjà fragilisé par plusieurs secousses, pourrait trembler de nouveau. Depuis les évènements du mois de mars 2021, le Sénégal n'est plus le même. Les Sénégalais non plus. Et, ces violences inédites n'étaient pas uniquement l'expression d'un soutien populaire inconditionnel à Ousmane Sonko. Elles étaient aussi la conséquence d'une colère devenue insupportable pour beaucoup de nos compatriotes, victimes de leurs espoirs déçus.  

Depuis la première alternance, survenue en 2000, les élections présidentielles sont encore plus perçues comme un rendez-vous crucial, synonyme de rupture ou de continuité, selon la préférence de chacun. Les populations, les électeurs notamment, les attendent avec impatience. Ces derniers votent pour la plupart avec conviction, puis accueillent les résultats avec un sentiment de devoir accompli, même lorsque leur candidat a été évincé. Jusqu'à présent la sagesse populaire l'a emporté et le Sénégal a été épargné par les longs et sanglants conflits électoraux que l'on a vus ailleurs. En sera-t-il de même en 2024? Tout dépendra de 2023.

L'État ainsi que les dirigeants politiques, en particulier ceux qui ont des ambitions présidentielles, ont aujourd'hui la responsabilité de définir leurs priorités, en tenant compte de l'état d'esprit des populations ainsi que du climat général tendu. En 2023, il va falloir mettre le doigt sur nos problèmes de comportement et apprendre à respecter les règles de vie en société comme celles du jeu démocratique, entre autres. La quête du pouvoir n'est pas une compétition ordinaire. Les humains ne sont pas des pions que l'on abat et que l'on relève. Ils valent plus que le prestige tiré d'une position sur l'échiquier politique national ou d'une fonction au cœur de l'État ou de ses démembrements. La vie des Sénégalais est précieuse. Une partie qui se termine avec des blessés, des morts et des dégâts matériels inestimables, dont les populations seront les premières à souffrir, ça ne doit pas exister.

 

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Sénégal, Quand des apprentis-dictateurs gangrènent la nation ...

Publié le par Cécile Sow

A priori, il ne pourrait y avoir qu'un seul dictateur. Seul maître à bord, il tiendrait la barre au gré de ses humeurs, besoins ou envies. Peu importe les vents ou la marée, il prendrait la direction qu'il voudrait. Quitte à fracasser son embarcation, pleine de ses concitoyens, contre un mur de rochers. Dieu merci, le Sénégal n'a jamais connu la dictature, civile ou militaire. S'il est vrai que chacun de nos dirigeants successifs pourrait avoir sur la conscience des cas d'arrestations et de détentions arbitraires, des morts suspectes ou encore des évènements douloureux, qui auraient pu être évités, notre pays n'en est pas moins une démocratie. Les Sénégalais choisissent leurs dirigeants et représentants lors des différentes élections; ils ont généralement le droit de se rassembler et de manifester; ils peuvent aussi exprimer leurs opinions dans les médias ou sur les réseaux sociaux, sans courir le risque d'être embarqués, de nuit, par des forces spéciales qui les retiendraient dans des lieux tenus secrets, pour une durée indéterminée, de surcroît sans jugement. C'est ce qui arrive encore dans certains pays.

Le Sénégal n'est pas une dictature, mais de plus en plus de Sénégalais se comportent comme des dictateurs. Cette liberté d'expression, à laquelle nous tenons tant, est devenue une arme à double tranchant. Parce que l'on peut tout dire, partout et à tout moment, en public ou en privé, un rien devient susceptible de provoquer une avalanche de reproches, d'injures ou de menaces, voire des appels à la violence ou au meurtre (oui, j'en ai vus!). Les écrits, les paroles et les actes ne sont plus perçus pour ce qu'ils sont.Trop souvent, ils sont sortis de leur contexte, déformés et sujets à des interprétations farfelues, n'obéissant à aucune logique, si ce n'est celle de la partisanerie béate. Même lorsque nous parlons de la pluie et du beau temps, il y en a qui trouvent le moyen de politiser les discussions. Comme si tout, sans exception, tournait autour de la politique; comme si le Sénégal était une arène (avec deux rois en son centre: le Président Macky Sall et l'opposant Ousmane Sonko).

Nous sommes plusieurs à revendiquer le droit de vivre et de nous exprimer librement, en dehors de toute considération politique ou politicienne, à déplorer le fait que les débats, quel que soit le sujet, soient désormais réduits à une sorte de ping-pong infernal entre les "pour" et les "contre". Pourtant la vie ne se résume pas à camper sur ses positions -sans considérer celles des autres- ni à les défendre coûte que coûte, en particulier quand la paix sociale est menacée. Ce dualisme puérile est un dangereux poison pour la nation. 

Au cours des dernières années, j'ai découvert des Sénégalais capables de dévoiler une palette d'injures honteuses et dégradantes, pour leurs auteurs autant que pour leurs cibles, ainsi que des hommes et des femmes prompts à relayer, sans sourciller, de fausses informations. Néanmoins, à choisir entre prêcher dans le désert ou me taire, je préfère la première option. La deuxième est inenvisageable pour tout Sénégalais aimant son pays et soucieux de l'avenir de ces centaines de milliers d'enfants qui n'ont demandé ni à naître ni à supporter, au quotidien, les conséquences de notre inconséquence.

Il y a quelques mois, on se souvient que des élèves avaient été arrêtés parce qu'ils avaient saccagé une salle de classe. Comment leur faire comprendre que ce qu'ils ont fait est mal quand l'indiscipline et la violence règnent dans les foyers, dans les rues et jusqu'au cœur de nos institutions? Comment leur inculquer des notions de savoir-vivre quand des apprentis-sorciers et dictateurs d'un genre nouveau pullulent sur les plateaux de télévision, les antennes des radios et sur les réseaux sociaux? Comment leur apprendre à croire en leur pays et à l'aimer quand le mensonge et la trahison, entre autres vilenies, sont banalisés et utilisés pour "réussir"? Comme si la réussite se mesurait en billets, en véhicules, en terrains, en maisons, en épouses et en maîtresses, en bijoux, en voyages...

Ce pays est le nôtre. Nos différences et même nos divergences pourraient nous permettre d'évoluer, à condition d'accepter nos lacunes et de prêter une oreille attentive à ceux qui ont des compétences et des connaissances que nous n'avons pas. Nous manquons cruellement d'humilité et de lucidité. C'est peut-être aussi pour cette raison que l'invective, l'injure et la calomnie ont presque fini de réduire le dialogue à néant. Nous nous éloignons de plus en plus de ce qui faisait du Sénégal un pays spécial, ayant vu naître et évoluer des femmes et des hommes de qualité, connus et respectés, ici et au-delà de nos frontières. Ils sont nombreux, vous les connaissez.

Je peux comprendre que beaucoup profitent des médias et des réseaux sociaux pour exister, pour exprimer leur colère et leur ressentiment, mais je ne veux pas d'une liberté d'expression qui engendre des dictateurs. Ces derniers prétendent parler au nom du peuple et, au lieu de l'unir, ils le divisent. Cette minorité visible ne peut pas prendre en otage 17 millions de Sénégalais. Nos dirigeants non plus. D'ailleurs, le meilleur service que nous puissions rendre à ceux qui gouvernent ou aspirent à gouverner, serait de leur dire la vérité. Les laudateurs ne valent pas mieux que les apprentis-dictateurs; ils sont aussi dangereux qu'eux. Quand un chef s'égare, ce sont ses plus proches collaborateurs et les citoyens qui doivent le rappeler à l'ordre, sans violence ni agressivité, mais avec respect et fermeté. Notre constitution nous permet d'utiliser divers moyens afin de faire valoir nos droits et elle garantit notre liberté d'expression. Qu'on en fasse bon usage! A chaque époque ses réalités. L'ère des messies étant révolue, le premier détenteur du pouvoir est le peuple. Ne gaspillons pas notre énergie à nous détester à cause de la politique ou de ses acteurs. Quand on se bat à bord d'une pirogue, elle tangue. Sunugal ne doit pas sombrer. 

 

 

 

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Adji Sarr, un an après...

Publié le par Cécile Sow

Ce mardi 8 mars 2022, tandis qu'une partie de la planète se souvient que les femmes n'ont pas que des devoirs, mais aussi des droits, je reçois un message m'invitant à co-signer une tribune sur la plus célèbre masseuse du Sénégal, Adji Sarr. Estimant qu'il y a trop de zones d'ombre dans cette sulfureuse affaire, je botte en touche. Puis je repense à la proposition et décide de me prêter à cet exercice sensible, mais en solo. 

Ma réticence ne vient pas des réactions intempestives, souvent violentes, qui fusent chaque fois que son nom apparaît ni des tentatives évidentes de manipuler l'opinion en faveur de l'accusatrice ou de l'accusé. Elle se justifie plutôt par le fait que, contrairement à de nombreuses personnes dont les avis pullulent sur les réseaux sociaux, je pense ne pas en savoir assez pour me prononcer sur le fond. Ce dossier, avec d'un côté une vraie victime ou une femme instrumentalisée et de l'autre un homme politique en pleine ascension censé incarner la vertu, reste préoccupant. En attendant de savoir ce qui lie et/ou oppose réellement Adji Sarr et Ousmane Sonko, leurs ennuis me font dire que, même si eux ont été exposés, trop de maux sont encore déversés dans le profond puits du masla et du sutura. Celui où, au nom des convenances, on se débarrasse des choses honteuses ou condamnables, souvent au détriment des femmes.

Certes, grâce à Adji Sarr, on parle sans doute plus de viol et d'agressions sexuelles aujourd'hui que par le passé, mais cela ne semble pas servir la cause des victimes présumées ou avérées. Au contraire. Qu'il s'agisse d'Adji Sarr ou d'une autre, la femme est coupable et la plupart du temps condamnée par la société. Le mauvais accoutrement les mauvais gestes les mauvaises paroles au mauvais endroit au mauvais moment. Sans tenir compte des faits, on les accuse, encore et encore, d'avoir envoyé des signaux invitant à avoir une relation sexuelle. D'ailleurs, beaucoup de gens en parleront comme s'ils avaient été présents. Même lorsqu'il s'agit d'enfants, on trouve le moyen d'incriminer les mamans, accusées de négligence...  

Depuis cette affaire Adji Sarr, le mot viol et l'acte qu'il décrit sont devenus d'une telle banalité. Parce qu'on lui a ôté son caractère odieux et criminel, les personnes conscientes de la gravité d'un viol sont de plus en plus rares.  Tout aussi alarmant, moralisateurs et justiciers zélés -parmi lesquels des femmes- ont presque réussi à graver dans les esprits de certaines jeunes filles que si elles étaient un jour victimes de viol(s), elles en seraient les premières responsables. C'est pourquoi, un an après les violences ayant suivi la plainte d'Adji Sarr et les déboires judiciaires d'Ousmane Sonko et au lendemain de la célébration de la Journée internationale de la Femme (ou des Droits des Femmes, selon les pays), il est important de revenir sur cet épisode douloureux. Outre ces quelques raisons évoquées plus haut, il me semble aussi nécessaire de clarifier certaines choses. 

A mon humble avis, les violences de mars 2021 n'étaient pas uniquement l'expression d'un soutien populaire inconditionnel à Ousmane Sonko. Comme ces attaques verbales et physiques quotidiennes, plus ou moins graves, dans les foyers, les rues, les marchés, les bureaux..., elles étaient la conséquence d'une colère devenue insupportable pour beaucoup. Oui, les Sénégalais sont fâchés. Peut-être pas tous, mais une bonne partie. Ils sont fâchés parce que la vie est si dure que, comme on l'entend souvent, ils ne voient même plus la queue du diable pour la lui tirer. Ces évènements nous ont aussi rappelé, de manière brutale, que la paix sociale est un acquis précieux, mais fragile.

Grâce ou à cause d'Adji Sarr et d'Ousmane Sonko, je suis désormais convaincue que la rupture de confiance entre les populations et les dirigeants, souvent évoquée par l'opposition ou la société civile, est bien réelle. Malgré deux alternances politiques et les promesses d'une vitalité démocratique accrue, un climat délétère s'est s'installé au Sénégal. Tout le monde -ou presque- parle de tout, tout le temps, sans avoir les bonnes informations et parfois dans le but de nuire à l'autre. Plus dangereux, nombreux sont ceux qui croient que leurs convictions sont des vérités absolues. Cette histoire de moeurs devenue socio-politico-judiciaire n'échappe pas à cette tendance. C'est regrettable. 

En mars 2021, nous avons vu de quoi était capable une foule en colère. Onze mois plus tard, le 6 février 2022, après la victoire du Sénégal à la CAN (Coupe d'Afrique des Nations), nous avons vu de quoi était capable une foule euphorique. Dans un cas comme dans l'autre, on constate que les populations, en particulier les jeunes, ont une capacité certaine à se comprendre et à s'unir. C'est une bonne et une mauvaise chose pour nous et pour l'ensemble des dirigeants de notre pays, du pouvoir comme de l'opposition. Une bonne car cela prouve qu'ils peuvent compter sur la jeunesse; une mauvaise car cette jeunesse, qui a des aspirations et des exigences, généralement légitimes, peut de nouveau craquer, quel que soit le régime en place. Pour prévenir certaines tensions et restaurer la confiance, il va falloir plus de transparence. Il est temps de rétablir la vérité sur Adji Sarr et Ousmane Sonko, ainsi que sur tous ces dossiers dits politico-judiciaires en suspens...

 

 

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Vive la vieillesse!

Publié le par Cécile Sow

J'ai cinquante ans, des rides et des cheveux blancs. Devant le tribunal des "gérontophobes", je plaide en faveur du droit d'accumuler des signes extérieurs de vieillesse, sans avoir à renoncer au bonheur. 

Alors que depuis mon enfance, j'entends des Africains et des Occidentaux, vanter les attentions, l'admiration ou encore le respect voués aux anciens en Afrique, je constate, au fil des ans, que cette vision relève plus du fantasme que de la réalité. Du moins, dans certains milieux.

A Dakar, où je suis née, plusieurs de mes copines de la maternelle, de l'école primaire et secondaire, puis de l'université, ont elles aussi vieilli. Les savoir vivantes et en bonne santé est un bonheur; les savoir heureuses est un réconfort. Vous vous demandez peut-être pourquoi.

Les savoir vivantes, et en bonne santé, est un bonheur parce que sur le chemin de la vie, nombre de nos camarades -filles et garçons-, ont été fauchés par la mort. Accidents, maladies, suicides, etc., en ont emporté tant. Les savoir heureuses est un réconfort car avec le temps -qui fait son oeuvre sur les jolis minois et silhouettes d'antan- certaines laissent filer un bien précieux: la confiance en soi.

Pourquoi la femmes n'a-t-elle pas le droit de vieillir? La question peut sembler brutale ou abusive, elle est pourtant légitime. N'est-il pas vrai qu'une certaine société, privilégiant le paraître, veut nous imposer une manière d'être? La femme, soit elle se soumet aux exigences des autres, soit elle en fait fi. Dans le dernier cas, c'est toujours à ses risques et périls. Il faut dire qu'on a vite fait de la condamner, après l'avoir taxée de... folle. Evidemment, c'est ce qu'il y a de plus facile quand on veut dénigrer, sans avoir à présenter des arguments honnêtes et convaincants.

Si être jeune et "folle" est parfois acceptable, être "vieille" et "folle" l'est beaucoup moins. Avec le temps, les moqueries, plus ou moins innocentes, cèdent la place à des salves assassines. "Couvrez cette vieille, que je ne saurais voir!", semblent clamer ces femmes et ces hommes, de tous âges, qui veulent notre mort sociale et professionnelle; qui envient ce que la vie nous a apporté, ce que Dieu nous a donné. Ils devraient pourtant savoir que le temps est le meilleur des alliés. 

Nous les "vieilles" connaissons (en principe) la vie et la nature humaine. L'expérience apporte la sagesse sur laquelle repose ce bonheur que nous refuse une frange de la société. Celle qui nous pousse à nous cacher, à céder la place. 

Aucun signe extérieur de vieillesse ne justifie de plaider coupable devant le tribunal des "gérontophobes". Vieillir n'est pas un crime. 

Vive la vieillesse!

 

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A bas les "pensées uniques"...

Publié le par Cécile Sow

De nos jours, dès que l'on entend parler de la "pensée unique", on replonge immédiatement dans les années sombres de certaines dictatures sanglantes d'Afrique ou d'ailleurs. On imagine, avec effroi, ces prisonniers d'opinion torturés, mutilés, assassinés pour avoir défié des règles dictées par un chef autoritaire et ses sbires. Des images vite chassées de nos esprits, souvent occupés à refaire le monde via les réseaux sociaux. Si les arrestations arbitraires et surtout les exécutions sommaires ont presque disparu, nous ne sommes pas pour autant protégés des abus commis par des dictateurs d'un genre nouveau. Ces derniers, apprentis ou confirmés, sévissent sur la Toile. 

Rares sont celles et ceux qui n'ont jamais été victimes de ces justiciers-moralisateurs, agissant à visage découvert ou planqués derrière leurs claviers, pour imposer, par tous les moyens, une manière de penser, de parler, de se vêtir, de se comporter, de se nourrir... Bref, de vivre. Méthode douce passant par la sensibilisation ou forte avec injures et menaces. Dans les deux cas, le constat est le même: les partisans des "pensées uniques" sont légion!

Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux pour réaliser que tout sans exception est sujet à polémique, ce qui en soi n'est pas un problème. En revanche, quand tout devient susceptible de déclencher une avalanche d'insanités pour humilier l'autre et le faire plier, c'est inacceptable.

A la lecture de ce texte, certains diront que tout est relatif, que ce qui est un manque de respect ou une injure pour l'un ne l'est pas pour l'autre, que la liberté d'expression donne le droit de dire ce qu'on veut, même quand les conséquences sont tragiques (repli sur soi, dépressions, expéditions punitives...). A ceux-là, je réponds que "La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres". Ce que chacun est libre de dire ou de faire dans son cercle, il n'est pas libre de le dire ou de le faire chez les autres, qu'ils soient ouverts, compréhensifs et tolérants ou pas. J'ajoute que -sauf cas de force majeure?!- éviter d'infliger à autrui  ce que l'on ne veut pas avoir à subir relève du simple bon sens.

Nous sommes tous différents et appelés à nous côtoyer, même si ça nous déplaît. Sauf peut-être celles et ceux qui décident de vivre en vase clos avec leurs semblables, supposés ou avérés...

Pour en revenir à ces nouveaux dictateurs, adeptes de l'insulte ou du baston, n'est-il pas temps de leur dire que le dialogue est source de paix et d'enrichissement mutuel? Privilégions-le sans a priori douteux car les conclusions tirées à la hâte sont souvent source d'incompréhension et de division. En outre, à force de vouloir exister, beaucoup ont tendance à s'emballer, faisant ainsi d'un grain de sable une montagne, qui de toute façon subira la loi des réseaux sociaux. Le principe du buzz, c'est d'être éphémère. Par contre, les effets du buzz, positifs ou négatifs, sont incalculables et durables.

Le terrorisme intellectuel nourrit les frustrations et les haines. Notre monde est désormais habité par des extrémistes de toutes sortes qui n'hésitent pas à devenir violents pour être entendus et suivis. J'ose espérer que cela changera un jour.

Je prêche, sans doute, dans le désert, mais ce n'est pas une raison pour me taire. Surtout quand on sait que de nos jours, au Sénégal, beaucoup de personnes avisées refusent de participer au débat public pour éviter des attaques virulentes contre elles voire contre leurs proches. Il faut dire que de nombreux Sénégalais sont prompts à prendre des raccourcis pour dénigrer quiconque prend la parole, quel que soit le sujet. Quelques exemples:

- Vous saluez un acte posé par le chef de l'Etat ou son gouvernement: vous cherchez un poste ou vous êtes un opportuniste incompétent qui mange dans le râtelier du pouvoir;

- Vous soutenez l'opposition: vous faites du boucan pour être embarqué dans le navire présidentiel, vous êtes instrumentalisé par une obscure puissance ennemie du Sénégal et de ses valeurs;

- Vous êtes féministe: vous êtes frustrée car vous n'avez pas trouvé l'homme de votre vie ou vous êtes une complexée doublée d'une lesbienne;

- Vous dénoncez le harcèlement sexuel: vous êtes moche et en colère parce que les hommes ne vous draguent pas;

- Vous dénoncez les excès de certains groupes religieux ou la mendicité des talibés (élèves des écoles coraniques): vous êtes un disciple de Satan, un franc-maçon;

- Vous êtes opposé à la discrimination ou à l'emprisonnement des homosexuels: vous êtes un ennemi de Dieu et un pervers porte-malheur;

- Vous refusez de faire l'apologie de l'homosexualité: vous êtes homophobe ou un homosexuel refoulé;

- Vous vous interrogez sur l'opportunité du remplacement du franc CFA par l'Eco: vous êtes un aliéné mental au service de la France, esclavagiste et pilleuse de ressources;

- ...

Cette liste, non-exhaustive, peut paraître caricaturale. Sachez que ces clichés ne sont pas le fruit de ma réflexion; ce sont plutôt des appréciations piochées çà et là.

Si pendant des décennies, des pionniers ont sacrifié leur liberté et risqué leur vie pour que le monde change et évolue dans un sens propice à l'épanouissement de tous, je suppose que ce n'est pas pour qu'aujourd'hui la liberté d'expression -ce bien précieux!- soit mise au service de la division et de la haine. Respecter les opinions et les choix des autres, c'est faire un bon usage de la liberté d'expression. Peut-être suis-je un jour tombée dans les travers que je dénonce aujourd'hui? Le cas échéant, je prie mes lecteurs de m'en excuser.

A bas les pensées uniques!

 

 

 

 

 

 

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Chaque vie compte

Publié le par Cécile Sow

Tel un oiseau, Black Lives Matter déploie ses ailes et traverse l'Atlantique, dans le sens inverse de celui des navires négriers, transportant dans leurs horribles cales des millions d'Africains enchaînés vers les côtes américaines. Comme pour mettre en garde les racistes -qui continuent à exécuter du Noir-, il s'impose. Loin de plier sous le poids des souffrances séculaires, infligées par l'esclavage et la discrimination raciale, il porte le message au-delà des frontières.

Black Lives Matter est si puissant que sur son passage il a rouvert les yeux de nombreux Africains qui ne voyaient peut-être plus les vestiges d'un passé colonial trop présent et toléraient les frasques de pouvoirs  devant être exemplaires.

Au Sénégal, la mort atroce de George Floyd et ce vent de protestation venu d'Amérique ont donné un deuxième souffle à la polémique sur la statue du gouverneur Louis Faidherbe (1854-1861, 1863-1865) qui trône à Saint-Louis, l'ancienne capitale de l'Afrique occidentale française (AOF) et du Sénégal. Tombée durant une tempête en septembre 2017 puis remontée peu de temps après, malgré des contestations, elle connaîtra sans aucun doute le même sort que ces monuments controversés ayant fini à terre. 

La volonté de faire disparaître les symboles d'un passé douloureux est légitime. Mais cela devrait se dérouler dans les règles, c'est à dire en accord avec l'administration locale ou nationale. Les conserver dans un lieu dédié, dans un but pédagogique en particulier, est une option envisageable. Le passé étant en partie comptable de ce que nous sommes aujourd'hui, nous devons le connaître, le comprendre et en tirer des leçons pour bâtir l'Afrique que nous voulons.

La mort atroce de George Floyd est l'horreur de trop; celle qui a fait déborder un vase plein depuis belle lurette. Mais devons-nous laisser la colère dicter notre conduite? Casser, brûler, injurier procurent une sorte de soulagement, mais une fois ces moments de rage passés, qu'adviendra-t-il? L'heure est à la concertation, au dialogue et à la réconciliation. Concertation, dialogue et réconciliation entre les tenants du pouvoir et ceux qui se sentent opprimés. La réconciliation au niveau personnel est également urgente. Parce qu'elle concerne ce qu'il y a de plus profond, de plus intime, cette dernière est peut-être la plus difficile. Se confronter à soi-même, à ses angoisses, à ses faiblesses et à ses incohérences est désagréable et pénible, voire impossible. 

Etre Africain  aujourd'hui c'est quoi? De toute évidence, il y a autant de réponses que d'Africains. La seule constante -pour ce qui est de la partie subsaharienne- semble être cette ferme volonté d'être respecté chez soi et partout dans le monde. Comme le respect et la dignité ne se négocient pas, il va falloir sortir de cet état de victime brandi à chaque occasion pour justifier nos manquements. Certes, des nations ont souffert de l'esclavage et de la colonisation, mais notre continent a aussi ses souffre-douleur. 

Chaque jour, il y a quelque part des injustices honteuses, révoltantes, dégoutantes. Entre les atteintes à la liberté d'expression, les détentions ou exécutions arbitraires, les violences communautaires, les maltraitances à l'encontre des enfants et des femmes surtout ou encore les attentats terroristes, nous avons d'innombrables raisons valables de crier notre colère et d'exiger du respect pour nos vies. Chaque vie compte. D'ailleurs, c'est ce que semblent nous dire les mouvements de colère observés dans plusieurs pays et réunissant des personnes de diverses origines, religions et milieux. Mieux, ne proviennent-ils pas également des frustrations accumulées dans des sociétés inégalitaires ayant émergé, çà et là, en dépit des grands discours sur la démocratie, au sens le plus large du terme? On se souvient du juge Kéba Mbaye, qui avait dit, en 1981, dans une intervention mémorable: "les Sénégalais sont fatigués". En 2020, les "fatigués" sont partout. C'est une raison suffisante pour taire certaines querelles anciennes et s'unir autour d'un idéal commun: celui du respect de la vie.

Chaque vie compte!

 

 

 

 

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Vaincre la violence au Sénégal, une priorité nationale?

Publié le par Cécile Sow

 

Il y a quelques temps, je dénonçais cette attitude consistant à dresser un tableau apocalyptique du Sénégal. Mais, face à la succession de crimes odieux, je suis horrifiée, peinée et inquiète. Horrifiée par une violence inouïe à l'encontre d'enfants et de femmes; peinée par les souffrances des victimes et de leurs proches; inquiète pour le patient nommé Sénégal. 

 

Ces viols, meurtres, enlèvements, séquestrations, etc., souvent traités comme des faits divers, ne sont pas anodins. Ils constituent une menace pour notre nation pourtant prompte à s'émouvoir. Si les ndeyssane pouvaient développer un pays, nous serions, sans doute, en tête des puissances mondiales. Malheureusement, passée cette manifestation de pitié, feinte ou sincère, que reste-t-il? Pas grand-chose hormis une salve d'accusations contre les dirigeants et les forces de sécurité voire contre les télévisions étrangères, Internet ou encore Satan. Cette propension à désigner des coupables, sans pour autant nous interroger sur nos propres faiblesses, tares ou incohérences, contribue à fabriquer des criminels.

 

Il est évident que l'État a la responsabilité de promouvoir les droits humains et de créer les conditions nécessaires à l'épanouissement des populations. Néanmoins, il me semble qu'en tant qu'adulte, nous avons le devoir d'éduquer les enfants, au sens noble du terme, et de les aider à grandir. 

 

Certains diront que les dures conditions de vie de nombreux Sénégalais ne leur permettent pas de prendre soin d'eux; ils trouveront toutes sortes d'explications à la démission des parents, des enseignants et d'autres personnes censées accompagner les plus jeunes dans la vie. Mais, nous devons réagir car en l'absence d'efforts, individuels et collectifs, ni les lois ni les prisons ne pourront juguler ce mal. 

 

Tandis que le Plan Sénégal Émergent (PSE) tente de faire son bonhomme de chemin, nous savons pertinemment que le meilleur des projets ne saurait prospérer dans une société malade. 

 

La violence n'est pas incurable. Nous pouvons la vaincre!

 

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Journée internationale des Femmes, le meilleur sans le pire

Publié le par Cécile Sow

Parce que le combat en faveur de nos droits se mène au quotidien, je partage avec vous ce texte rédigé à l'occasion de la Journée internationale des Femmes. Une précision: selon les pays, on parle de Journée "de la Femme", "des Droits des Femmes" ou "des Femmes". J'ai choisi cette dernière, retenue par l'ONU.

Bonne lecture! 

 

Tandis que le 8 mars approche, je les vois déjà, ces femmes, vêtues de leurs belles tenues, coiffées, maquillées, parfumées, paradant sous les couleurs de la journée internationale dédiée à la gent féminine. Je les entends aussi clamer leur volonté d'être reconnues, valorisées et respectées. Ces combattantes d'un jour, ou de tous les jours, constituent une minorité jouissant du droit à la parole et de la liberté d'action.

 

A l'occasion de la Journée internationale des Femmes, elles se lanceront dans de vigoureux plaidoyers en faveur de l'autre moitié de l'humanité. Elles apparaîtront sous un jour différent voire meilleur car les femmes fortes, persévérantes, courageuses, brillantes, ne manquent ni au Sénégal ni à travers le monde. Néanmoins, il faut savoir que ce 8 mars, trop de femmes seront victimes, encore, de je ne sais quelle horreur. Dénoncer les violences à leur encontre est un devoir; le silence est le tombeau de la justice.  

 

Chaque jour, des femmes de tous les âges, de toutes les confessions, de tous les milieux sociaux et culturels, sont victimes d'agressions et de sévices, parfois mortels, ainsi que d'injustices. Elles subissent particulièrement la discrimination sur leurs lieux de travail. Salaires inférieurs à ceux des hommes, plans de carrière brisés par des supérieurs hiérarchiques frileux ou misogynes, humiliations et harcèlement sexuel, entre autres, nuisent à leur épanouissement et à leur réussite. Malheureusement, les fossoyeurs des droits des femmes se trouvent parmi les hommes et parmi elles.

 

Enfin, ce 8 mars 2020, je voudrais exprimer ma compassion envers celles qui se sacrifient, jour après jour, sur l'autel de la débrouillardise, au détriment de leur bien-être personnel, afin de subvenir aux besoins de leurs proches. Ne les oublions pas.

 

Que cette journée ouvre les cœurs et éclaire les esprits. Aux femmes d'ici et d'ailleurs, je souhaite le meilleur sans le pire!

 

Source: businessnewsafrica.net

 

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