Covid-19 en Afrique, une nouvelle bataille commence

Publié le par Cécile Sow

Depuis le 2 mars 2020, date officielle de l'apparition du premier cas de Covid-19 au Sénégal, des résultats encourageants sont obtenus dans la lutte contre la maladie. Le 19 avril 2020, le bilan, établi par le ministère de la Santé et de l'Action sociale, faisait état de 220 patients guéris et de 143 sous traitement, sur un total de 367 cas positifs.Trois décès ont été constatés sur le territoire national, selon la même source. Au Sénégal, les médecins utilisent notamment l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, au coeur d'une controverse en France, malgré les bons résultats obtenus, à Marseille, par le Professeur Didier Raoult. 

Ces chiffres, de prime abord rassurants (en comparaison à d'autres à travers le monde), ne doivent pas nous endormir. Examinés de près, ils révèlent une hausse significative des "cas issus de la transmission communautaire", c'est à dire que l'origine de la contamination reste inconnue. Inexistants au début de l'épidémie - il y avait alors des "cas importés" et des "cas contacts"-, ils sont désormais au nombre de 37. Sachant que ces données proviennent de tests réalisés sur des groupes de 200 personnes en moyenne, on peut supposer qu'il y en a beaucoup plus.

Tandis que cette progression appelle à la vigilance, on constate que certains font fi des consignes, notamment celles relatives à la distanciation sociale dans les lieux publics. Pourtant, au moins six régions sur quatorze et une vingtaine de communes, dont plusieurs situées à Dakar et dans la banlieue, sont touchées par le virus. De telles attitudes fragilisent les victoires relatives obtenues contre la maladie.

Au pays de la Teranga (qui compte environ 16 millions d'habitants), quelles que soient les raisons du relâchement, observé çà et là, une nouvelle bataille contre le Covid-19 commence. Il en est de même partout en Afrique.

Chaque contamination est de trop. Dans la mesure où seules les personnes testées connaissent leur statut, nous devons avoir conscience que chacun/chacune d'entre nous est un vecteur potentiel de la maladie.

Le 17 avril 2020, l'Afrique comptait 18 333 cas confirmés et 962 décès, selon le Centre africain de prévention des maladies (une agence spécialisée de la Commission de l'Union africaine), 19 334 cas dont 1000 décès, selon l'Agence France Presse. 

A la même date, le Covid-19 était présent dans 52 Etats africains sur 54. Les plus touchés sont: Egypte (2673 cas), Afrique du Sud (2605 cas), Maroc (2283 cas), Algérie (2268 cas).

Bien que la situation de l'Afrique soit, à ce jour, moins grave que ce que laissaient entendre certains discours alarmistes, prédisant des "millions de morts", nous ne devons pécher ni par négligence ni par excès d'assurance.

Les incessants débats sur l'origine de la pandémie, sur les modes de propagation du virus, sur la prévention et le traitement de la maladie, etc., révèlent une chose capitale: le Covid-19 est loin d'avoir livré tous ses mystères. Par conséquent, maintenir la garde est plus qu'un devoir, c'est une obligation commune.

 

 

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